Le matin, le père part tôt. Il travaille dans les bureaux d'une usine à aligner des chiffres dans des tableaux. Son patron est content de lui, il progresse. Un jour ou l'autre, les Martinot vont quitter l'immeuble, ils iront dans un quartier plus élégant, avec une école prétendument meilleure, un voisin qui fait moins de bruit et pas d'odeurs de bistrot qui remontent dans la cour.

Plus tard, la mère réveille la marmaille. L'été, par les fenêtres ouvertes, on l'entend donner les ordres et les réclamations des braillards. Les morveux commencent à galoper dans tout l'appartement. Pas trop de plaintes, la boutique en-dessous est fermée. Tout s'améliore lorsque la tribu est conduite à l'école. Sauf le mercredi où la mère, travaillant au quatre-cinquième, profite de sa journée pour garder ses enfants à la maison. Bien sûr, elle les emmène en excursion mais lorsqu'il pleut, la boutique suit les activités.

Le soir, heureusement, les marmots sont fatigués. De toute façon, avec la musique d'Alain, le voisin de palier, pas de risque qu'on les entende.