Adrien, seul chez lui, quelle belle occupation, regarde la télévision.
Et pourquoi pas une infusion ?
Il sent paresseux, le sommeil viendra de lui-même, il n'ira pas le chercher.

Il farfouille dans une pile de livres et en sort un. Un livre d'aventures, pleins de rêves et de combat. Dans un siècle passé, par le pouvoir de l'image et de la communication, un homme devient roi. Finalement, le monde a changé : l'idée de l'écrivain est devenue réalité. Adrien se dit que ce genre de pensée n'incite pas au sommeil.

Il craint d'éteindre la lumière.
Il sait que, dans le noir, il ne verra qu'Hélène. Ce nom, ce visage, ces souvenirs l'agitent. Voilà, gros malin. Trouve-toi une émission bien abrutissante. Et il zappe sur les concerts philharmoniques, les documentaires animaliers, les émissions bavardes et creuses, les séries sans âmes. Rien ne l'intéresse.

Adrien dort.
Un sommier à lattes, un matelas à ressorts et une
couette en duvet.
Le voilà dans les bras de Morphée, le dieu aux yeux clos...

Etrange chose que le sommeil.
Quel temps perdu !
Le monde continue à
tourner.
Nous restons là, sans force, ni sentiment ni conscience.

Au réveil, nous reprenons pied dans la réalité. Que s'est-il passé ? Il a plu dans les rues. Une célébrité est morte. Un homme politique a gaffé. Au bout du monde, un match s'est joué serré. Nous avons dormi. Les autres, eux, ont vécu, ont avancé.

Qui n'avance pas recule.

 

A1

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