Poulet
(La lettre qu'aurait reçu Madeleine Robin dite Roxane si Christian de Neuvillette n'avait pas rencontré Cyrano de Bergerac).

 

Un cœur vous aime, madame, de tout son cœur
Et si vous trouvez que j'abuse du mot cœur
C'est par crainte que votre sourire moqueur
Aggrave et pire empire en pire mes maux cœur.
Lorsqu'ainsi à vos pieds, mon âme enfin rend cœur,
Ne gardez ni dédain ni hauteur ni rancœur.
A celui qui reconnaît vos charmes vainqueurs,
Laissez-lui de quoi alimenter ses vingt cœurs.

Accordez-moi une entrevue, je vous en prie,
Que je vous raconte combien je suis épris,
Comment entre vos mains, mon cœur s'est trouvé pris.
Il en est, le bougre, totalement surpris.
Mais si mon cœur est grand, petit est mon esprit.
Ma valeur est faible et votre beauté sans prix.
Bien que je craigne de ne pas être compris,
Je crains bien plus de recevoir votre mépris.

 

Pierre-Olivier Fineltin

Les weberies d'un surfeur solitaire

 

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