Au pied de l'immeuble de la
cousine de l'inconnue, Adrien attend, silencieux. Il va
falloir se séparer. Un adieu ou un au revoir. Il ne sait
pas quoi dire.
D'ailleurs faut-il dire ? -
Merci, dit-elle dans un sourire, me voici à bon port.
- Hélas, il est triste que vous soyez arrivé ! Vous
n'aurez plus besoin de mon aide. Etes-vous sûre ? Pas de
dragon à occire ? Pas de tors retors à
redresser, ni de torts à justicier ?
- Nous nous reverrons bientôt : je ne connais pas Paris
et vous serez toujours là pour me conduire.
- Et vous, pour m'éconduire ?
- Chut, dit-elle en lui fermant la bouche d'un doigt. Ne
gâchez pas une jolie promenade.
- Laissez-moi vous donner mon numéro de téléphone,
insiste-t-il.
A quoi bon ? Tu as tort, Adrien !
Au lieu d'être insistant, remets-t'en à la chance.
Quelle étrange allégresse ! Pourquoi est-il si heureux
alors que l'inconnue l'a laissé là ?
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