Le Cinéma de ses Propres Films est située sur le Boulevard de l'Attente. Il n'est pas en très bon état. Trop de gens y passent, s'y perdent dans les couloirs labyrinthiques. Les fauteuils sont usés. Il semble brillant avec ses idéaux élevés et son écran qui ne montre que ce que nous voulons voir. Il n'y a jamais grand monde en même temps. Pourtant, tous nous y passons, toujours seuls, parfois longtemps.
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Et nous marchions Tous deux dans la rue sombre Avançant doucement Nos ombres emmêlées Bras dessus bras dessous Tes cheveux sur mon cou Et puis nos souffles nos pas S'associèrent et s'unirent Nous étions un murmure Glissant au long des murs Guidé par un seul cœur Et nous marchions Tous deux dans la rue paisible Si nous restions muets Nos rêves se parlaient |
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Et nous marchions Tous deux dans la rue assoupie D'un pas lent et léger Et tu as frissonné Frileuse ou passionnée Alors tu as serré mon bras Un peu un peu plus fort |
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Et nous marchions Tous deux dans la rue immobile Indifférents au trafic et au bruit Insensibles au froid à la pluie Et nous ralentissions Pour que le chemin soit plus long |
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Tes cheveux sur mon cou Et ton bras sous mon bras Et ton pas dans mon pas J'aurais gaiement vécu ainsi Quelques dizaines de vies J'ai craint de te le dire Tu l'attendais sans doute sans le dire Je n'ai pas su le sentir |
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Un taxi passa Et là hélas Tu me laissas Tout seul dans la rue inutile |