L'Impasse de la Désillusion se trouve juste à l'entrée de la Ruelle du Rendez-vous. Elle est assez large et on la confond souvent avec la Rue de l'Heureuse Surprise (non présentée sur ce plan). Le mur du fond rappelle rapidement la réalité. Les habitants ont un air blasé parfaitement insupportable. |
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Il est fier dans sa limousine noire. La blondeur de la
passagère traverse les vitres fumées. Il y a des envieux : il voit leurs
regards à chaque feu rouge. Pas de place pour se garer. Il tourne autour du
restaurant. Il pense aux autres, les jaloux, lorsqu’ils entreront dans le
restaurant. Il imagine le silence brutal, les têtes tournées. Elle sait
ce qu’on attend d’elle. Elle s’arrêtera un instant sur le seuil, les yeux
dans le vide, demi-sourire au lèvres. |
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Il raconte ses négociations merveilleuses, ses acrobaties fiscales. Elle essaie de s’y intéresser, de comprendre. Deuxième tour, il l’éblouit de ses talents, explique la peinture abstraite, la sculpture moderne, la mécanique de la limousine. |
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Elle se remaquille dans le miroir de
courtoisie. Une voiture clignote : une place ? Fausse alerte. - On ne peut jamais se garer dans ce quartier. - Pourquoi y venir, alors ? - Parce que tout le monde y va. Hors d’ici, c’est la jungle, pire que la Bourse. |
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Elle cherche une radio qui l’évaderait des montages financiers. Il acquiesce à la chanson moderne qu’il découvre. Elle change de fréquence. Il lui parle de son… de leur avenir. Il allume un cigare et tourne une nouvelle fois. Une priorité mal éclairée réduit soudain la promesse de dîner en bouillie. |