Nous sommes dans un grand avion.
Les murs sont en métal peints en coquille d'oeuf et le sol en blanc. Je suis un scientifique, en blouse blanche, occupé à je ne sais quelle expérience. Soudain, l'alarme retentit : il faut abandonner l'avion. Nous nous précipitons vers la salle d'envol. Le responsable ouvre la porte. L'air s'engouffre avec fracas et turbulence. Le responsable nous fait nous mettre en rang.
- Je vais vous distribuer votre combinaison de saut. Vous l'enfilez et vous sautez, un par un et vite. Comme ça, je peux vérifier que chacun a bien mis sa combinaison avant de sauter.

C'est bizarre, le responsable a la tête d'un de mes bons copains qui connait tout sur l'aviation. Il va chercher le matériel de survie dans une chaloupe de sauvetage, probablement une de celles qui ont manqué à bord du Titanic. Il me tend une espèce de sac en plastic. En fait, la combinaison se présente d'une manière plutôt futée comme ces sacs qui se replient sur eux-mêmes.

Dès que j'y touche, cela se déplie. La combinaison ressemble à un poncho de cycliste en un peu plus épais. Au lieu de passer la tête au travers, cela se termine par un casque transparent doté d'une visière semi-rigide. Je l'enfile. Combinaison en plastic par dessus la blouse blanche. Je ne me sens pas bien dedans : on doit terriblement transpirer. La voix du pilote, nous parvient par un haut-parleur.
- Alors qu'est-ce que vous foutez, nom de Dieu ? J'attends que vous soyez partis pour m'éjecter !
- Je les fait sauter et je te passe le signal, répond le responsable dans un interphone.

En effet, près de la porte ouverte, il y a un gros bouton rouge marqué "eject pilot". Lorsqu'on le presse, le pilote quitte l'avion. Mais une scène tragi-comique retarde le moment d'appuyer.
- Vous avez déjà sauté, nos demande le responsable.
- Non, répondons-nous.
- C'est trop léger, il n'y a pas de parachute là-dedans, dis-je en tirant sur la combinaison.
- Dès que tu sautes, ça s'ouvre, répond le responsable.
- Tu es sûr ?
- Mais oui.

Je regarde par la porte le sol qui parait si loin.
- Et si quelqu'un d'autre passait le premier.
- Non, tu es premier, vas-y.

Je comprends vaguement que le parachute est aussi plié dans la combinaison et qu'il y a des capteurs pour déclencher l'ouverture. Je me rappelle qu'il faut se jeter en écartant le bras et les jambes, selon l'invention de Léo Valentin au début du siècle. Je regarde une dernière fois la salle d'envol avec la chaloupe du Titanic, le responsable qui a une autre combinaison à la main, les scientifiques et....
Je me réveille.

 

A2A

 

 

 

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