Le bar est en pleine cohue-bohu !
Forcément, le samedi, après avoir dîné, les noceurs à oeillet, les fêtards à oeil laid, les gogos en goguette, les gagas de gala, les poulettes à plumes, les vieux beaux, les gros malins, les petits cons, enfin tout ce qui est sorti entre dans les bars.
Et ça boit dans la joie et le brouhaha, et surtout ça n'en renverse pas.
Et ça rit par-dessus la musique qui crie, cogne, grince, vomit, crache.

Sylvie regarde l'air interloqué du reste du groupe.
- En semaine, c'est mieux. On reste ou on part ?
- Comme tu veux, dit Adrien qui préfèrerait partir mais n'ose pas le dire. Et toi, Virginie ?
- Je préférerais un endroit où l'on peut parler sans hurler.
- Pardon ? demande Adrien avec un regard ironique.
-... OU L'ON PEUT PARLER SANS HURLER, lui hurle-t-elle dans l'oreille.
- JE N'ENTENDS PAS, répond-il sur le même ton, mais il lui murmure dans l'oreille, en revanche, j'ai très bien senti ton parfum ! Très agréable. Crie-moi encore dans les oreilles ! Tes cheveux caressent mon cou et je respire ton haleine... On devrait peut-être finalement resté ici à se hurler des tendres riens !
- Si on vous gêne, dites-le, coupe Benoît un peu agacé par la longueur de l'aparté. J'ai une idée pour un bar plus tranquille.

Et les voilà bientôt installés dans de grands fauteuils en cuir. Le bar est calme et la musique d'ambiance. Confortable, cool. Détendus, ils parlent tranquillement. Virginie avoue avoir apprécié sa première journée à Paris. Adrien soupire en étendant ses jambes.

A23

 

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