Il apprend que l'inconnue, qui ne veut pas dire son nom, à Paris pour quelques temps, va habiter chez sa cousine, rue Marie Stuart. Sur le chemin, Adrien désigne les endroits intéressants, invente des légendes traditionnelles, pérore avec aplomb ! L'inconnue sourit : elle sait bien qu'il y a du mensonge, mais parfois, un chatoyant mensonge resplendit mieux qu'une terne vérité.

Comme Adrien, devant une église, donne une traduction latine acrobatique, elle lui demande s'il croit en Dieu. C'est le genre de question qu'on ne pose qu'aux intimes ou aux parfaits inconnus ! Adrien répond par une parabole.

- Un jour, votre téléphone sonne, un homme, que vous ne connaissez pas vous dit :"Je suis ton créateur. Sous ce prétexte, tu vas faire ce que je dis ou il t'en cuira." Bien sûr, vous raccrochez en le traitant de tous les noms et en le menaçant de poursuite judiciaire. Comme Dieu ne m'a jamais téléphoné, conclut Adrien, je vous le dit en vérité, je n'ai jamais eu l'occasion de lui dire ce que je pensais de son canular !
- Vous mélangez rapport à la divinité et religion. Dieu existe sans clergé ni rite ni dogme. Car enfin, le rapport que vous décrivez est celui des religions chrétiennes, mais ce ne sont pas les seules !

Adrien s'arrête de marcher et commence à réfléchir.
- Que penseriez-vous de prendre un café au soleil, pendant que je rassemble mes arguments ?
- Dites-moi vos arguments et je vous dirais si j'accepte de prendre un café ! En fait, je suis plutôt pressée.
- Laissez-moi tirer votre valise.
- Je veux bien partager mon chemin mais non ma valise !
- Je crois que Dieu et les religions sont béquilles pour marcher dans la vie. Certains en ont besoin et d'autres non.
- Prenons un café.